De l’artisan au dirigeant : l’autre aventure

Quand on lance son entreprise artisanale, on imagine souvent les défis techniques, les premiers clients, les longues journées à produire et à livrer des projets. Ce qu’on anticipe moins, c’est l’évolution intérieure que cela demande quand l’atelier grandit et que l’artisan doit devenir chef d’entreprise.

Benjamin, fondateur de Ladame Métallerie, raconte avec franchise cette bascule décisive.

“Pour moi, le vrai tournant, c’est quand on a emménagé dans notre deuxième atelier à Poisy. On était déjà quatre dans l’équipe. À ce moment-là, je suis vraiment passé du statut d’artisan à celui de dirigeant.”

Une transition radicale

Ce changement n’a rien d’anodin. Il implique surtout une chose : apprendre un nouveau métier.

“J’ai passé 15 ans en production. J’adore le métal, c’est une passion. Mais à un moment, j’ai dû accepter de lâcher les outils pour me concentrer sur la gestion. Manager, faire de la stratégie, gérer les investissements, prendre des décisions… tout ça, ça ne s’improvise pas. J’ai dû apprendre au quotidien, comme si je repartais de zéro.”

Ce qui manque le plus ? La production, évidemment.

“Il y a des jours où je me dis que j’aimerais juste fabriquer une verrière tranquille, sans téléphone, sans liste de tâches. Mais j’ai un autre rôle à jouer aujourd’hui.”

Structurer pour faire grandir

Avec la croissance de l’équipe (qui compte aujourd’hui une quinzaine de collaborateurs), Benjamin a dû structurer l’entreprise pour que tout le monde sache exactement ce qu’il a à faire. C’est là qu’une organisation hiérarchisée claire s’est imposée.

“On a mis en place des statuts et des postes clés : un chef d’atelier, un chef de chantier, un chargé d’affaires, un responsable du bureau d’étude. Chacun a sa mission, ses responsabilités, et ça fluidifie tout.”

Une culture basée sur l’humain

Mais au-delà de la structure, ce qui fait la force de l’équipe, c’est la communication.

“On a instauré des réunions hebdomadaires pour le planning, et des réunions trimestrielles pour que chacun puisse faire remonter les problématiques. Et en parallèle, on mise aussi sur les moments de loisir : journée ski, location de bateau, ascension du Mont-Blanc… Ce mélange pro/perso, ça crée une vraie cohésion.”

Car pour Benjamin, un bon management, ce n’est pas juste distribuer les tâches : c’est créer un environnement dans lequel chacun se sent bien.

“Je fais en sorte qu’il n’y ait jamais de non-dits. Tout le monde peut parler, tout est dit, tout le temps.”

Conclusion : diriger, c’est transmettre

L’évolution de Ladame Métallerie n’est pas qu’une question de surface ou de chiffres. C’est surtout une aventure humaine. Et si Benjamin a dû apprendre à diriger, c’est avant tout pour pouvoir continuer à transmettre sa vision, ses valeurs, et permettre à son équipe de s’épanouir dans un cadre clair, structuré et bienveillant.

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